lundi 29 septembre 2008

La Grande Casse a velo...

pas de photos plus tard, car Georges Mulway et Youri Sakapov font dans l'argentique...


Ils sont venus, ils sont tous la... Huguette, Didier et la boite de Toblerone... Apres une heure d'attente a une heure indecente a l'aeroport de Bishkek, un 2e crane rase apparait: Did et Huguette sortent. Premiere impession, premier trajet dans les rues noires de la capitae et premiere sieste dans nos lits: on finit dans le canape. A l'heure du petit dej, ils nous deballent leurs tresors. MERCI a Marie, Fred, Vaness, Ben, Delph pour vos romans, a Fred pour ses pains d'epices, a Vanss pour le jeu de Backgamon dont on a reve (attention, on a pris des cours dans notre restaurant turc favori, on est redoutable), a Fabrice et les anciens collegues pour les pelliculs... Ca nous va droit a l'estomac (partie la plus sensible de notre frele anatomie...) - surtout les delices de Laval...

Une journee pour preparer nos trajets et faires des groupes, et la decision est prise de prendre le bus vers le lac Isy Kul. On laisse Anne et Huguette a Bokonbaevo, ou j'ai l'impression que le CBT est ouvert, et on caracole vers Karakol. Bien au chaud dans la guesthouse, il est facile de faire des plans sur la comete, et on se decide de laisser tomber l'ascension du sommet qu'on avait imaginee plus tot (et qui nous demandai de partir a pied de Karakol) pour un trajet en velo dans les montagnes, ce qui nous laisse la possibilite de grimper un sommet sur le chemin: lesprit, c'est alpinisme et approche en velo, sachant qu'on doit emprunter des routes qui naviguent entre 3000 et 4000 m d'altitude.
Enfin, des routes, c'est ce qu'on croit. Apres 40 km de goudron, on attaque la montee dans la vallee de Sarou. Le paysage s'nnonce grandiose et la bivouac surplombant le lac nous ravi (surtout Did qui se voit proposer pluieurs fois la fille d'un eleveur a cheval passant par la!). Au fur et a mesure qu'on monte, le lendemain, une verite s'impose: j'ai pas les jambes... Et le compe des kilometres s'en ressent: on n'avance pas beaucoup, mais au moins on rofite de la vue sur les sommets enneigees et la vie pastorale qui s'active: c'est l'epoque des fois et c'est un defile de fourches et cariolles chevaux. 27 km sur une carte 1:1000000, ca fait peu, mais c'est pourtant la que je m'ecroule, use et un brin malade (faut pas abuser de lait concentre sucre qui traine depuis trop longtemps dans les sacoches!). Enfin Toural nous remonte le moral (quelle rime!) avec son the, sa salade et son pain. Le chemin de terre devient de plus en plus chaotique alors qu'on approche des 3000 m et a force de pousser, on fnit par buter sur une riviere qui ne nous laisse pas trop le choix: c'est le but!

La trace s'arret ici, et le col visa ne s'accede qu' pied ou a cheval. Tant pis ou tant mieux, c'est selon, mais le 80e bivouac de ce voyage sera ici. Enfonce a plus de 40 km dans cette vallee, les deux doux reveurs que nous sommes se prennent pour des exporateurs decouvrant des vallees inconnues... et humide, car on est cueilli au matin par une intermittence de pluie et de soleil qui nouspoussen a de nombrux allers retours dans la tente. Pas de velo mais une rando a pied jusqu'a un lac imaginaire au dessus de la tente nous donne une autre dimension du spectable qui s'offre a nous... La nature fait son show, et nous on sort le bonnet par ce froid.

La redescente vers le lac Issy Kul n'est pas un echec mais une lecon: un pointille sur la carte ne veut pas FORCEMENT dire qu'il y a une route, et ces 3 jours de montees nous ont fait decouvrir une autre vision du Kirghistan. A bon rythme, on file vers Sarou et ce n'est pas sans un sourire que ce berger, rencontre aussi a la montee, nous rappelle bien qu'il nous avait prevenu qu'il n'y avait pas de route!

Quelques kilometres plus loin (oh, ca roule mieux le goufron), c'est le grand plongeon dans le lac (sale, mais on ne l'a decouvert qu'apres avoir filtre 3 bouteilles!). Et comme un bonheur ne vient jamais seul, c'est Primus qui nous fait une fete et nous force a manger notre super plat de riz en sauce... sans riz.

Tanbt pis, on va de magasin en magasin et a grand coup de pain, on avale 73 km le long du lac pour s'approcher de la nouvelle route qui doit nous mener dans les montagnes. Une fois de plus, la vie rurale bat son plein dans les vergers (les pommes d'Issy Kul arosent le pays) et dans les champs, et nous degustons avec joie les pommes verreuses (mais excellentes et gratuites!) des bords du lac.

On ne nous y reprendra plus: finit les pointilles sur notre carte, on opte pour les traits pleins. Pourtant a une vallee du lac Issy Kul, principale destination touristique du pays, on a l'impression d'etre loin de tout. Pistes defoncees, villages minuscules et alcoolises pour certains, on tombe au bon moment a Toura Sou pour se faire inviter a une partie de bozkachi (joute de cavaliers pour s'emparrer d'une chevre (ici un mouton) dont la tete a ete coupee). Pour une fois, nos 2 velos ne sont plus les montures qui ont le plus de succes (mais pas pour longtemps), et dans cette ambiance uniquement masculine, et chargee de vodka pour les anciens du village, on est ebahi par l'abilite des cavaliers: dans toutes les positions, ils tiennent sur leur monture (c'est pas comme nous...). Il faut bien repartir, et le dernier magasin avant le col ne manque pas de charme: au fond d'une cours, il nous reserve 2 jours de Popov, comme Did surnomme les biscuits secs qu'on trouve ici (pas de rechaud, on s'adapte). Ensuite, 2 jours splendides entre troupeaux, campements et montagnes pour finalement nous perdre dans la descente (on revise notre jugement: meme les traits PLEINS sont paumatoires...), ce qui nous vaut une petite partie de cherche-passage, comme on sait si bien le faire en ski (ca passe ici... euh non trop raide, demi tour... et la?... attend je vais voir... non, p'tet plus loin...). On echoue finalement a Kochkor, pour une nuit dans un vrai lit et un repas au restau ou parmi les 4 tables de francais, on tombe sur des journalistes preparant un article pour GEO. Courses, restau encore, avec les memes, et on file vers le col Kegeti, qui plafonne vers les 3800 m d'altitude.
Ya pas beaucoup de bornes, et on a bien assure la chose: cette fois ci c'est un double trait sur la carte, aucune chance de tomber sur un plan foireux... Las, le Kirghistan recele des secrets que meme les vieilles cartes russes des annees 70 ne montrent pas: cette route ETAIT une route, maintenant, au fur et a mesure qu'on monte, c'est une trace plus ou moins vague et plus ou moins ravagee par les eboulements. Mais malgre les 'ouuuuuuhh' de nos interlocuteurs quand on leur parle de notre itineraire, malgre la grosse demotivation d'apres restaurant du premier jour, malgre le vent de face du second, malgre la pluie, le vent et la neige du troisieme, malgre la session tractage - mulet du 4e qui nous a fait avoir une vitesse folle pour gravir les 425 m de denivelee en 5h30 (!) moyennant au moins 1000 m de denivelee dans les quilles (via des allers retours incessants), malgre le compteur qui chope la grippe de jour en jour et fini a quand meme 11km le dernier jour, malgre le regime popov - fruits dont on ne veut plus entendre parler rapidement, on y arrivera a ce maudit col.
Et vous savez quoi... c'etait presque pire de l'autre cote!!! facile au debut, on a pris le brouillard le premier soir, puis une caillante severe le lendemain matin... Malgre tout, y'avait pas moyen de faire demi tour, et l'agilete d'un Did sur les troncs d'arbre faisant office de pont (qui rappellent au bon souvenir de son epoque de sous lieutenant) fait l'affaire pour finalement atteindre notre premier plat chaud depuis 5 jours (l'eternel laghman, bien sur). Pour finir, on va pas se prendre la tete pour 60 km, surtout que l'omelette frites est pas loin, sauf que notre restaurant prefere (pour ce plat la au moins)... est en train d'etre demonte... arggghhh, tant pis, on finira au turc!

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