Pour le ski alpinisme (ski de rando, ski de montagne (doux euphémisme d'ailleurs) de compèt...), il existe 2 fédérations en France: l'une, minoritaire en nombre d'adhérents, mais qui possède la délégation ministérielle, et l'autre (majoritaire donc) mais sans la délégation...
Bon, ça c'est l'aperçu à la grosse. La polémique sur la fusion avortée entre la ffme et la ffcam (qui regroupent peu ou prou l'immense majorité des associations sportives de montagne dont la présence au niveau politique est ridiculement faible), je la laisse aux forums de discussion montagne... même si j'ai mon petit avis de non connaisseur du dossier.
Par contre, dans le cas particulier du ski alp, on se retrouve dans la situation ubuesque où la fédération délégataire ne présente un calendrier pour la saison à venir composé de (*):
- 8 épreuves européennes ou mondiales, ne se déroulant pas en France
- 7 courses de type montée sèche ou nocturne (très bonnes courses d'entraînement au demeurant)
- 1 championnat de France de vertical race + par équipe
- 1 championnat de France individuel (à Chamechaude)
- 2 courses "standards" se déroulant dans les Pyrénées
Et dans l'autre fédération, on trouve (*):
- 12 courses "standards" comptant pour le classement national dont 2 courses parmi les principales en Europe (Pierra Menta et TSF)
- 1 championnat national (on peut pas dire de France) individuel
- 1 championnat national par équipe
- 12 courses promotionnelles (dont 2 "transfuges" de la fédé concurrente si je ne me trompe pas, plus des vertical races et des nocturnes)
Qu'est ce que ça m'inspire?...
- Ce tirage de bourre est à la défaveur des compétiteurs (un gros millier sur le classement national il y a deux ans (dernière année avec 1 seul circuit), c'est-à-dire une broutille), et aussi des organisateurs qui doivent se taper les contraintes de 2 fédérations, ou limiter leur public à celui d'une seule fédé...
- La course la plus populaire de France (et pas loin de l'être en Europe) qu'est la Pierra Menta n'est même pas sur le calendrier de la fédé délégataire... Un non-sens...
- Une fédé qui monte son circuit parallèle, avec ses titres parallèles (mais on peut pas dire champion de France, alors on dit champion national), mais où les membres de l'Equipe de France sont absents (forcément, car soutenus par l'autre fédé), c'est quand même du grand n'importe quoi. La compétition (on aime ou on n'aime pas, là n'est pas la question) c'est de se confronter aux autres. Dans le cas présent, on se se confronte qu'à la moitié des autres. Soit dit en passant, ca fait gonfler les stats: l'an dernier je fais dans les 15 premiers du classement national ffcam de la saison... donc j'ai l'impression d'être une superstar, mais faudrait aussi compter tous les bons du classement ffme pour donner un peu de sens (et du plomb dans mon classement :-( )
- A part une nouveauté cette année sur le week-end des championnats de France (montée sèche + équipe) que je trouve globalement pas mal (l'occasion de tester in vivo la surcompensation?), je ne trouve pas qu'il y aie d'évolution sensible de l'organisation de ce sport en France avec les 2 circuits. Et je ne dois pas être le seul, car depuis la cission des 2 circuits, il n'existe plus de course de coupe du monde ou d'Europe en France (et le leurre des Championnats d'Europe à Morzine ne doit tromper personne: ils ont été attribués avant la cission..)
- Et dans le microcosme grenoblois, les championnats de France à Chamechaude torpillent définitivement l'esprit du G3M (qui en avait pris un sérieux coup l'an dernier avec les championnats nationaux à Chamrousse + une épreuve longue à Chamechaude). D'un trophée sensé vulgariser le ski alp (2 courses courtes + 1 plus longue), on est maintenant à un trophée fait de 3 courses élitistes (1600 m au moins par course, parcours ski sur le dos...) qui ne peut plus attirer de nouveaux pratiquants que par sa proximité géographique du plus grand centre urbain alpin.
Dans l'histoire, la conclusion est que c'est un sport de petit padawane en France, et ça le restera un bon bout de temps compte tenu de la capacité de nos fédés à s'unifier, à créer les conditions d'une reconnaissance officielle. Est-ce un bien ou un mal qu'on reste un sport confidentiel? Bonne question...
Quoiqu'il en soit, cette année, je compte bien m'exiler en Suisse (au moins pour la mi-avril) histoire de voir si de l'autre coté du lac les esprits sont plus constructifs...
PS: allez, j'ai l'esprit un peu chagrin, mais sur le point 4., ya une nouveauté qui marche fort et que j'aime bien, c'est les Noctibauges, des séances d'intensité en nocturne dans les Bauges où l'ambiance est super conviviale, les repas bien sympas et le public très hétérogène et nombreux (du débutant au membre de l'équipe de France)...
(*) Ces chiffres trouvés sur les site web respectif au 18.10.07
(photo 1: Rémy Gambert. Photo 2: Carine Porret)
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